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PALESTINE-AMITIÉ Besançon
29 novembre 2015

Voyage dimanche 8/11/15 d’Aquabat Jaber

Camp de réfugiés d’Aquabat Jaber (jumelé avec la Ville de Besançon)

Nous sommes accueillis au camp  par l’association des femmes. Elles ne cachent pas leur joie de retrouver Gisèle. Nous en sommes tout émus !

IMG_6745 accueil femmes Aqabat Djaber web

Histoire du camp de réfugiés :

          - En 1948 les milices israéliennes détruisent 445 villages palestiniens. Une douzaine d’entre eux se réfugient près de Jéricho. Ils vivent sous tentes pendant 2 ou 3 ans puis dans des cabanes en tôles

  • En 1958, ils comprennent que le retour au pays ne sera pas de sitôt. Ils construisent des habitations en dur. (La résolution 181 de 1949, donnant un droit de retour aux Palestiniens expulsés entre 1947 et 1949, n’a jamais été respectée par les Israéliens)

Le camp compte alors 56 000 réfugiés.

De camp de fortune, il s’est peu à peu transformé en véritables quartiers dotés de logements, d’écoles, de dispensaires et autres infrastructures. Il a été construit par l’Agence  des Nations Unies de Travail et de Secours pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) qui avait, pour cela, loué des terres pour 90 ans !

En 1967, nouvel exode : de nombreux réfugiés du camp fuiront  vers la Jordanie.

 

Actuellement, les bénéficiaires des infrastructures appartiennent au camp d’Aqabat Jaber (10 000 habitants)

Il y a 2 écoles : l’une de filles avec 800 élèves et l’autre de garçons avec 750 élèves. La scolarité est possible jusqu’à 15 ans et pour certains jusqu’au bac.

Au petit matin, nous serons réveillés par les gazouillis incessants, mais ô combien sympathiques, des élèves jouant ou bavardant dans la cour d’école jouxtant le gite de l’association !

Il y a aussi 3 garderies, gérées par l’association, pour les petits

Il y a actuellement 61 camps de réfugiés dont 27 camps en Palestine (avec 600 000 personnes y vivant) et 34 camps dans 3 pays voisins (Liban, Syrie et Jordanie).

Le camp des réfugiés d’Aqabat Jaber est classé en zone A (donc sous contrôle palestinien).

Malgré tout, l’armée israélienne peut intervenir selon son « bon désir ».

Quelques emplois sont fournit par l’agriculture, d’autres sont des postes de fonctionnaires de l’autorité palestinienne, mais pour beaucoup c’est d’être ouvriers journaliers dans les colonies voisines qui permet d’avoir un peu de travail.

L’aide de l’ONU est nécessaire  pour les denrées de base (aliments, vêtements…), mais aussi pour les écoles et  les soins médicaux. Cependant,  depuis un an, les aides ont été réduites de 80%, ce qui n’est pas sans conséquence sur la vie du camp.

Mais le souci primordial vient des jeunes : ils sont nombreux à être au chômage.

 

Le comité est composé de 7 femmes extrêmement actives, simples, souriantes et toujours à l’écoute des autres.

Elles font vivre l’association, la développent, lui donnent des orientations, mettent en place des projets….Elles organisent des réunions ouvertes à tous et  où chacun peut poser des questions et faire des propositions.

Elles sont à nos petits soins pendant notre bref séjour : elles nous ont préparé un repas et un petit déjeuner délicieux.

Quand elles apprennent qu’un projet se prépare pour qu’elles puissent venir, à leur tour, à Besançon en 2016 (comme elles en avaient émis le souhait l’an dernier quand elles avaient reçu les participants du voyage 2014), elles sont émues et laissent éclater leur joie.

C’est dans une ambiance sympa et détendue que se déroule cette rencontre.

L’association des femmes

  • créé en 1956 par un petit comité qui proposait:

1 atelier de menuiserie pour les enfants qui n’avaient pas la possibilité d’aller à l’école,

1 cantine scolaire où elles intervenaient comme bénévoles (la demande était grande)

Ces 2 ateliers ont fonctionné jusqu’en 1997.

  • Puis la commission a organisé des élections. De plus en plus de femmes ont rejoint l’équipe fondatrice, elles ont réfléchi sur les besoins de la population du camp (hommes et femmes) et ont mis en place de nouvelles activités, comme les camps d’été pour les jeunes.

L’association travaille avec les Nations Unies pour améliorer la santé  physique et psychique de la population du camp, pour apporter aussi une aide juridique aux personnes.

  • En 2008, est mis en place un partenariat avec les Nat.Unies pour proposer des microcrédits à des personnes ayant de maigres ressources.

-       140 microcrédits sont ainsi attribués et 5 aides fournies pour des cas sociaux

Ces microcrédits touchent à l’éducation,  à la santé et à la réalisation de microprojets.

Elles ont travaillé aussi sur des questions de société: l’éducation des enfants, la nutrition et l’alimentation, l’hygiène familiale, la drogue (chez les hommes).

Elles ont fait appel à des sociétés (comme Mitsubishi) pour l’installation d’une cuisine pour la cantine. C’est chose faite : il est servi actuellement à 1500 élèves  un plat équilibré  par jour.

3 objectifs à cette initiative liée à la cantine : éduquer les enfants et leur apprendre à bien se nourrir, leur permettre d’éliminer des produits négatifs, créer des emplois (10 postes de femmes).

Elles travaillent également avec les enseignants sur la violence faite aux enfants.

Comme il y a de plus en plus de demandes, les Nations Unies proposent d’augmenter les infrastructures pour mieux répondre aux besoins. Mais cela demande plus de matériel et de finances.

L’association compte aujourd’hui 200 femmes avec toujours des projets en cours.

Ainsi,  commencé en 2014  le bâtiment où elles nous reçoivent a été achevé cette année 2015. 12 femmes ont participé à sa construction. Il est utilisé par l’association mais il sert aussi de gite pour recevoir des hôtes. Il est « pimpant » et nous y avons passé une excellente nuit !

Mais c’est aussi un lieu d’accueil pour les enfants.

L’association ne reçoit aucune subvention. Si elle fait appel aux Nations Unis, c’est pour une aide logistique. Quand des femmes proposent quelque chose à l’association, celle-ci la transmet aux Nations Unies qui leur apportent une aide ponctuelle pour la mise en place du projet.

Quel regard portent-t-elles aujourd’hui sur le camp ?

Tout se passe globalement bien dans le camp car les habitants ont tous la même culture avec leur passé de réfugiés.

Mais pour autant, la vie y est difficile….Imaginez une vie entière passée dans un camp ! Jéricho toute proche attire les nouvelles générations et les fait rêver. Il y a des universités, des hôpitaux, des écoles. A Jéricho, les mentalités sont différentes, les femmes également.  Elles  reconnaissent qu’en général, les femmes du camp sont plus « conservatrices », plus soucieuses du respect de la tradition. Même s’il y a une évolution progressive elles remarquent que les familles n’aiment pas que les jeunes partent à Jéricho faire des études. De toute façon, disent-elles, les personnes qui aimeraient y vivre ne le peuvent pas en raison du prix de l’habitat.

(Jéricho compte aujourd’hui 40 000 habitants)

Dans les propos des femmes qui composent ce comité, grande est la place donnée aux enfants. Elles s’inquiètent beaucoup de leur avenir. Ces femmes ne sont pas tournées vers le passé mais vers le futur. Elles sont tout simplement extraordinaires !

 

2 projets à l’horizon

  • Le développement  d’un tourisme solidaire autour du « Chemin d’Abraham » qui pourrait, localement, donner certaines perspectives « économiques » ;  
  • Celui d’un jardin extérieur, lieu de rencontres pour les femmes (A Jéricho, les parcs sont payants pour les enfants). Ce parc pourrait aussi servir de lieu pour des ateliers.

IMG_6750 Aqabat Djaber maison d'hôtes Centre des femmes web

Nous quittons le camp des réfugiés et nos amies du comité de femmes le lundi matin, une fois de plus bouleversés par ces rencontres.

Odile

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