Deux films enfin projetés à Besançon
Nous vous recommandons vivement 2 films de réalisateurs israéliens, programmés par Les 2 Scènes de Besançon, entre le vendredi 20 mai et le samedi 28 mai, qui devraient permettre de mieux comprendre la situation de la société israélienne à l'heure actuelle.
Ces 2 films ne sont pas passés à Besançon, aucune salle n'ayant accepté de les programmer jusqu'à présent. Une raison de plus pour ne pas les manquer !
Horaires et synopsis ci-dessous.
Bien amicalement,
Geneviève Grappe
Pour Palestine-Amitié
TAMARA ERDE - 1H34, FRANCE, 2016
Comment les programmes scolaires palestiniens et israéliens abordent l’Histoire de leur pays ? Pendant une année scolaire,This is my land suit plusieurs enseignants israéliens et palestiniens. À travers les différents programmes imposés par les ministères et la réalité du quotidien dans les classes, on nous offre un regard unique sur le conflit israélo-palestinien et sur son impact profond et durable sur les nouvelles générations.
Le film prend son temps, celui de nous faire longer la route de ce si désespérant mur, celui de nous faire entendre les cris mais aussi les pesants silences de ces hommes et femmes, souvent dépassés par la douleur, et des enfants qui interrogent, se révoltent et clament tantôt leurs désirs de changement tantôt leurs résignations. C’est peu dire que ce film rend compte d’une réalité à la manière d’une morsure, salutaire certes, mais déchirante. Il faut voir This is My Land. Il faut le voir parce qu’il rend compte sans concession du sabotage tragique des enfances aujourd’hui en cours en Israël et Palestine, et parce qu’il témoigne en même temps de l’humanité de ces enseignants résignés à ne jamais connaître la paix, mais décidés à en maintenir l’espérance dans le cœur des enfants.
Laurence De Cock, Médiapart
- vendredi 20 mai à 18 H 30
- lundi 23 mai à 20 H 30
AMOS GITAÏ - 2H33, FRANCE, ISRAËL, 2015
4 novembre 1995. Yitzhak Rabin, Premier ministre israélien, l’homme des accords d’Oslo et Prix Nobel de la paix, est assassiné sur la place des Rois d’Israël à Tel Aviv après un long discours pour la réconciliation. Son assassin: un étudiant juif religieux d’extrême-droite.
Amos Gitaï a choisi de ne pas couper afin qu’entre les images d’archives qu’il utilise et celles qu’il a filmées la distinction n’apparaisse pas. Et que, entre le 4 novembre 1995, et aujourd’hui, il n’y ait pas de rupture. Cette virtuosité exprime la logique profonde d’un film dont l’ambition est de placer la société israélienne et les dirigeants du pays face à leurs responsabilités. Yitzhak Rabin est mort de la main d’un extrémiste de 25 ans, Yigal Amir, mais qui a armé cette main et, surtout, dans quelles circonstances cet extrémisme s’est-il épanoui ? La violence des mots et des comportements est inouïe. La mise en cause de Benyamin Netanyahou ne l’est pas moins: celui qui, après la mort de Rabin, lui succédera au poste qu’il occupe encore aujourd’hui était présent lorsque des manifestants appelaient au meurtre du Premier ministre. De tout cela, il affirmera n’avoir rien vu, rien entendu. Si ce film de combat qu’a réalisé Amos Gitaï sidère et convainc autant, c’est qu’il procède d’une mise en œuvre experte de tous les moyens que le cinéma peut offrir. C’est à la fois éblouissant et terrifiant.
Pascal Mérigeau, Le nouvel Obs
- Vendredi 20 Mai à 20h30
- Samedi 21 Mai à 17h30
- Samedi 28 Mai à 17h30
- Au Kursaal
- Tarif de 2,50 à 5€