Voyage mercredi 6 novembre 2019

28 janvier 2020

Journée du 6 novembre

Cette journée est consacrée à Jérusalem-Est et en particulier à la Vieille Ville de Jérusalem ceinte d'une muraille.

La partie est de Jérusalem est zone occupée administrée par Israël. Les quartiers palestiniens, soumis à l'impôt comme tous les quartiers de Jérusalem, ne bénéficient que de peu de services municipaux. En particulier, l'enlèvement des ordures ménagères est aléatoire et une odeur fétide règne dans certains lieux.

La Vieille ville est un grand dédale de ruelles étroites et ombreuses bien faites pour se garder des ardeurs du soleil.

Départ matinal (7h30) pour éviter la cohue sur certains lieux emblématiques.

La judaïsation de la vieille ville s'affiche de façon ostentatoire. Drapeaux israéliens et Menorahs (chandelier à 7 branches) géantes sur les maisons juives.

Première rencontre avec le contrôle de sécurité pour accéder au Mur des Lamentations. Les hommes et les femmes font leurs dévotions dans des espace séparés : le plus grand et le plus confortable est pour les hommes.

De là, on peut accéder à l'Esplanade des Mosquées. Lieu de calme et d'harmonie qui permet d'échapper à l'agitation des rues. C'est un des lieux culminants d'où l'on peut admirer toutes sortes de clochers, de minarets, d'où l'on peut voir les cimetières sur le Mont des Oliviers.

Après une pause jus de grenade, nous quittons l'esplanade pour la Via Dolorosa, tracé supposé du Chemin de Croix, qui monte de la Porte des Lions au Saint-Sépulcre.

La Basilique Sainte-Anne, construite par les Croisés au XIIème siècle sur les ruines d'une basilique byzantine a été offerte à la France à la fin du XIXème par le sultan ottoman Abdulhamid II. À proximité des fouilles archéologiques : les piscines de Bet Hesda dont une était à usage curatif. C'est, dit-on, le lieu du Miracle du Paralytique.

Traversée du quartier juif en direction de Silwan, quartier palestinien en butte à une occupation progressive et agressive de colons juifs. Au passage nous pouvons voir toute une partie de ce quartier transformé en chantier de fouilles. Nous allons rejoindre les locaux de l'association Maada pour le repas de midi suivi d'un dialogue avec la présidente de l'association.

Pour la plupart d'entre nous, c'est la découverte du plat national palestinien, la Maqlouba, ainsi nommée car on la sert après l'avoir retournée sur un grand plat. Elle est à base de poulet, de riz et de légumes de saison, avec bien entendu les épices adéquates. Un régal !

Silwan compte 55% de jeunes et 80% de la population est en dessous du seuil de pauvreté. L'association Maada a été créée par des femmes du quartier pour faire face aux problèmes engendrés par la colonisation juive. Les colons occupent des maisons et affichent leur présence de façon provocante. Nous avons vu des élèves sortant d'une école juive vociférer le Hava Nagilah. Nous avons vu des drapeaux israéliens sur les façades. En réaction les enfants palestiniens « pètent les plombs » et sont arrêtés par les soldats (sur 1178 arrestations 400 environs ont été opérées sur des mineurs dont 27 de moins de 12 ans). Les interpellés n'ont pas droit à la présence des parents. Maada prend en charge les jeunes et propose des activités propres à détourner ces jeunes de la violence. Elle s'occupe également d'aide juridique pour les cas d'arrestation et pour défendre les familles contre les spoliations de la colonisation.Les colons se sont groupés en association dont le but est de faire des fouilles archéologiques dans le quartier qui ont pour objectif de prouver l'antériorité des hébreux sur ce territoire et par là de justifier leurs prétentions à occuper ces lieux. Le terrain étant en forte déclivité, ces travaux ont pour effet est de saper les fondations des maisons palestiniennes qui pour certaines sont en danger d'effondrement (un mauvais esprit pourrait avancer que ceci est voulu). Les propriétaires sont mis en demeure de les détruire. La plupart les détruisent eux-mêmes pour ne pas avoir à supporter les frais de démolition....

Il était prévu de rencontrer une association d'archéologues israéliens qui critiquent fortement cette « archéologie » idéologique et qui constatent que, si les fouilles prouvent une présence humaine très ancienne, rien ne permet d'affirmer de l'identité culturelle et religieuse de cette occupation.

Un tableau bien sombre de l'état de Jerusalem-Est. En dépit de cette situation, Maada s'emploie à faire vivre et résister ce quartier de Silwan en danger d'épuration ethnique..

Promenade dans le quartier juif jusqu'au mont Sion où la tradition chrétienne situe le Cénacle et la tradition judaïque le tombeau du roi David. Petite discussion avec un juif orthodoxe francophone qui ne manque pas d'humour car il se présente comme Rabbi Jacob. Il nous demande si nous avons des ancêtres juifs.

Le principal intérêt du lieu est une terrasse qui donne sur le versant sud de Jérusalem.

Retour intra-muros par la porte de Sion qui porte encore les stigmates de l'attaque de Tsahal en 1967. C'est par là qu'ils sont entrés dans Jérusalem-Est.