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PALESTINE-AMITIÉ Besançon
6 décembre 2015

Voyage mercredi 11/11/15

Mercredi 11 novembre : Bethléem- Ramallah.

chauffeur Mustapha, guide Mustapha

9h15 : nous partons de la maison SAVIOR, séminaire orthodoxe à Bethléem pour aller visiter le mur… de la honte.

Sur le perron de la maison, nous apercevons au loin en face, toute une colline envahie par des maisons de colons israéliens.

Avant de partir, petite leçon de bricolage entre Jean-Marie et Mustapha notre chauffeur pour réparer le tabouret du fond de notre minibus (devenu nécessaire quand on transporte tous nos bagages comme c’est le cas aujourd’hui !).

Sur le trajet, Mustapha notre guide nous relate les informations télévisées de la veille :

- Deux gamins de 11 et 12 ans ayant voulu attaquer un soldat avec un couteau ont été abattus après avoir été blessés et jetés au sol pour être fouillés (l’un d’eux, de peur, avait mouillé son caleçon et la caméra le montrait!)

 Ça fait froid dans le dos, nous sommes bouleversés, envie de pleurer.

- autre scène : l’un de ses voisins âgé de 37 ans, a été abattu par des soldats israéliens devant la porte de Damas. Il courait derrière eux, l'un d'eux s’est retourné et, comme s’il se sentait menacé, il a tiré. Les caméras de surveillance ont filmé la scène : l’homme abattu n’avait aucune arme sur lui !

 - un autre drame encore nous est relaté : un gamin de 16 ans rentrant de l'école dans un minibus a fait tomber son portable par la fenêtre juste après le passage du check-point. Voulant aller le récupérer il s’est fait abattre par les soldats qui n’ont pas compris les raisons de l’arrêt du minibus ni la descente du gamin qui courait vers son portable. C’'était un bon élève qui sortait simplement de son école.

- 4e événement : Il y a 3 jours, il y a eu le jugement d'un gamin de 13 ans qui avait poignardé un Israélien. La vidéo de son interrogatoire a été diffusée avec les soldats hurlant sur lui et montrant le gamin terrorisé, ne pouvant plus répondre.

Cela choque tout le monde de voir ça à la télévision.

Question ? Pourquoi montre-t-on cela à la télévision et sur les réseaux sociaux. ?

Les vidéos sont distribuées par l'armée israélienne et leur large diffusion est une force de dissuasion pour faire peur aux enfants. Les enfants sont actuellement en première ligne et ont veut qu’ils voient comment ils sont traités quand ils sont arrêtés.

 

Nous nous arrêtons au pied du mur : explications de Mustapha.

 

Nous commençons par regarder tout ce qui est affiché, dessinés sur le mur.

C’est de la résistance, de la protestation … Tous ceux qui ont subi quelque chose, peuvent exprimer leur témoignage sur le mur.

C'est une association qui, ayant récupéré des fonds en Europe, a eu l'idée d'afficher des témoignages. Tous les 6 mois des Israéliens repeignent le mur mais les tags et les témoignages reviennent.

On peut trouver par exemple ce genre de témoignage :

« J’ai une sœur qui habite de l'autre côté, je n'ai pas le droit d'aller la voir et elle n'a pas le droit de venir me voir »

« Je suis allemande, je suis passée au check-point, le soldat a vu que j'avais une croix autour du cou, il m'a craché dessus »

 

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L’histoire du Mur

Elle commence en 2002 au temps de la deuxième Intifada : comme il y avait des kamikazes palestiniens, l’armée israélienne a demandé à Sharon de bâtir un mur pour protéger des attentats les Israéliens

Prévu pour suivre la ligne verte (frontière de 1967 délimitant la Cisjordanie d’une longueur de 320 km), il approche actuellement les 800km ! Ce n’est plus un Mur de « protection » mais un Mur d’annexion (presque 10% des terres palestiniennes se retrouvent ainsi en Israël et ce sont, évidemment, celles qui sont les plus fertiles ou qui ont des ressources naturelles intéressantes, comme l’eau par ex.!).

Sharon avait refusé de le faire car, rêvant au « Grand Israël », il ne voulait pas mettre de limites à l’intérieur du pays. Mais pour Netanyahou, élu en 1996 après l’assassinat de Rabin, un tel Mur était la seule façon d’avoir la Cisjordanie en l’asphyxiant au niveau économique. Il a donc été construit malgré les condamnations et interdictions de l’ONU (dès 2003) et du Tribunal International de la Haye (en 2004).

Actuellement son coût approche les 3 milliards de dollars. Tout est décidé par les militaires, c’est le plus gros budget de l’état et qui est sans contrôle.

 

Il est remarquable de voir sur une carte comment Mur serpente:

 Ainsi chaque fois que le mur entre dans les terres, il y a des colonies qui s'installent. Chaque fois qu'il y a des richesses, de l'eau, des minéraux, le mur entre, on rase toutes les maisons, on arrache les oliviers et les colonies s'installent. Partout où il y a trop d' « Arabes », donc de Palestiniens, par exemple à proximité de camps de réfugiés, le mur contourne le secteur, le séparant bien d’Israël !

Exemple également du contournement du mur à Bethléem, où nous sommes précisément, autour du Tombeau de Rachel (l’épouse de Jacob). C’était le seul endroit en Palestine où les juifs, chrétiens et musulmans priaient sous le même toit. Mais en 1995, Israël a pris la décision d'en interdire l'accès aux chrétiens et aux musulmans. Un mur de 9m de haut a encerclé le lieu réservé aux juifs en pleine zone palestinienne !

Avant, les étudiants de l'université de Bethléem, les étudiants chrétiens et musulmans venaient étudier l'architecture du mausolée de facture ottomane.

À présent il n’y a que les pèlerins juifs qui peuvent y accéder et pour faciliter leur passage à l'intérieur, il y a un portail pour des bus qui viennent spécialement de Jérusalem jusqu'au tombeau de Rachel et là il y a une caserne avec des centaines de militaires qui y sont stationnés tous les jours.

 

Nous sommes en face d’un mirador : en bas, à l’intérieur il y a un escalier et une réserve de munitions, au 1° étage est un espace de repos pour les soldats, au 2°étage des bureaux avec des écrans, caméras, mitraillettes automatiques, projecteurs.

Sur le mur, barbelés, détecteurs de mouvements et caméras sont visibles.

Une grande porte jouxte le bas de la tour de contrôle : c’est par là que les militaires peuvent sortir avec leurs chars pour aller à un assaut quelconque.

Alors que nous sommes là, des gamins commencent à lancer des pierres ou des billes aux lance-pierres sur le mirador. Bien vite nous sentons l’odeur des gaz lacrymogènes qui se répand et nous nous éloignons rapidement.

 

Ici, nous dit Mustafa, tous les jours après l’école la rue se vide, il n’y a plus de voiture, elle se remplit de jeunes qui viennent, qui manifestent, qui jettent des pierres. Il y a quelques semaines Benyamin Netanyahou a dit à Mahmoud Abbas d’intervenir avec sa police palestinienne mais Abbas a répondu que c’est eux les occupants, c’est à eux de se débrouiller avec ça.

C’est la première fois depuis 25 ans que la police palestinienne laisse directement la confrontation entre les militaires israéliens et les jeunes palestiniens. Normalement, c’est la police palestinienne qui intervient et qui, lorsqu’elle est débordée par un trop grand nombre de manifestants, demande aux Israéliens d’intervenir. Alors les blindés sortent, inondent l’espace de gaz lacrymogènes, et tirent, mêlant balles caoutchouc et balles réelles.

 

Arrêt au Palais de Salomon JACIR , un palestinien de Bethléem ayant émigré et fait fortune à la fin du XIXe s. est revenu au pays et, en 1910, a fait, construire ce palais -dont la façade résume la Palestine à travers tous ses symboles- pour montrer sa fortune, y donner de grandes fêtes en invitant des personnalités locales ou internationales, de passage à Bethléem. Sa fille étant tombée malade et ayant perdu sa fortune dans le crash boursier de 1929, il s’est retrouvé ruiné et a dû vendre, avant sa mort en 1930, ce palais que nous visitons. Après avoir été une école pour les filles jusqu’en 1999, ce magnifique édifice a été transformé, à la demande de Yasser Arafat en 2000, en un hôtel de luxe destiné à recevoir toutes les délégations étrangères, et les richissimes personnalités venant en pèlerinage à Bethléem.

Cependant, il a voulu que les jardins de l’hôtel demeurent face à un camp de réfugiés qui le jouxte afin qu’il y ait de la part des personnes fréquentant cet hôtel, une prise de conscience de la situation réelle des réfugiés palestiniens.

Des propositions d’amélioration de vie à l’intérieur du camp ont d’ailleurs été faites par certains richissimes résidents de l’hôtel mais ils se sont heurtés à des refus successifs et à la réponse, toujours la même, qu’ils ont eue :

« Notre précarité, nous l’avons organisée, la seule chose que l’on veut c’est le droit de retour dans nos villages ! » Aucun d’écho donné à cette réponse…

Depuis 1 mois 1/2, nous dit encore Mustafa, donc depuis le début des violentes confrontations qui ont lieu à Bethléem, l’hôtel est quasiment vide, il est à 2 pas du mur et du mirador où ont lieu tous les jours les manifestations, les confrontations.

Qui vient ici ? Les politiques étrangers, des délégations étrangères… En 2000, Jean-Paul II venu en pèlerinage y a séjourné, puis Benoît XVI en 2008.

 

Visite du camp de AZZA :

En entrant, Mustapha nous signale qu ‘on passe sur une canalisation d’eau du temps de Hérode, canalisation qui venait du Jourdain jusqu’à Jérusalem.

Le camp s’appelle AZZA car la famille AZZA est la famille la plus importante du camp. Les réfugiés viennent de 45 villages de l’ouest de Jérusalem. Ils ont été chassés, la population déplacée et leurs maisons ont été détruites ou occupées.

Chaque nom de rue correspond au nom d'un village détruit.

Nous rencontrons un homme qui vient de EIN KAREM : 3200 habitants furent expulsés le 8 juillet 48 (dans ce village se trouve à présent les hôpitaux réservé aux Israéliens en raison de la qualité de l’air). Il y avait dans ce village aussi l'hôpital Jean-Baptiste construit sur le lieu de naissance de Jean-Baptiste et une source où Marie aurait bu en partant voir sa cousine Élisabeth.

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Cet homme sort une clé de sa poche, c'est la clé de sa maison détruite qu'il garde toujours dans sa poche….l’espoir de pouvoir retourner dans sa maison même si il sait qu’elle a été détruite.

Dans ce camp de réfugiés, il y a beaucoup de caricatures sur les murs à la façon de Naji Al Ali qui a crée Handhala.

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Handhala est le nom d’un petit personnage culte dans le monde arabe. Haut comme 3 pommes, il a arrêté de grandir à l’âge de 10 ans. Les mains jointes derrière le dos, pieds nus, les cheveux en épis pointés vers le soleil, il n’est jamais représenté de face.

Il ne se retournera que lorsque le mur tombera et que le peuple palestinien aura son Etat.

Son effigie est partout. On la porte en pendentif, en porte-clé, brodée sur un tee-shirt… On la trace à main levée ou avec un pochoir sur les murs des camps de réfugiés ou sur le mur de l’apartheid israélien.

Son créateur, Naji al-Ali, lui, est né en 1936 au village de Al-Shajara, entre Nazareth et Tibériade, qu’il a fui en 1948 avec sa famille pour se réfugier au camp de Ein el-Helweh, à l’orée de Saïda au Liban. Il connaîtra et témoignera abondamment dans ses dessins de la guerre civile et de l’invasion israélienne de Beyrouth en 1982. Il est abattu à Londres en juillet 1987.

 

Nous faisons route vers Ramallah, en chemin on croise encore le mur, une route réservée aux colons, on assiste au contrôle d'une voiture palestinienne.

On s’arrête sur un point de vue qui domine Jérusalem où les Palestiniens viennent se lamenter car ça fait 22 ans qu’ils ne peuvent plus entrer à Jérusalem ! Ils viennent s’assoir ici en face de Jérusalem, car on peut voir en face, au loin, le dôme du rocher qui brille au soleil.

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Puis nous prenons la route de la vallée du Cédron, route la plus dangereuse de Palestine.

On doit contourner Jérusalem et faire 70 km au lieu de 20 km car nous avons une plaque palestinienne sur le minibus. Il faut une plaque jaune pour pouvoir traverser Jérusalem.

La vallée du Cédron part de Jérusalem au pied du mont des oliviers et se termine à la mer Morte. Quand il pleut à Jérusalem il y a une rivière qui descend jusqu’à la mer Morte.

On passe à côté des décharges de voitures israéliennes compactées.

On s’arrête pour déjeuner dans les montagnes de Judée face à la mer Morte

On voit des réservoirs d’eau des Bédouins et leurs campements.

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En dessous, le Monastère de Mar Saba que nous ne pourrons pas visiter (seuls les hommes ont le droit d’entrer).

 

On traverse le check-points ou, hier, le gamin de 16 ans a trouvé la mort en descendant du bus.

Il y a 800 000 soldats dans l'armée israélienne sur 4 millions d’habitants. Les filles font leur service militaire de 18 à 20 ans, les garçons de 18 à 21 ans (3 ans). Ils restent réservistes 1 mois par an, ils gardent leur uniforme et leur arme à la maison.

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Nous passons le check-point de Kalandia à pied pour vivre ce que vivent les Palestiniens tous les jours puis nous arrivons à l'hôtel Rocky de Ramallah (notre halte pour les 3 prochaines nuits) avant de repartir pour le mausolée de Mahmoud Darwich.

 

Mahmoud Darwich, né le 13 Mars 1941 à Al-Birwah (Palestine sous mandat britannique) et mort le 9 août 2008 à Houston aux Etats Unis où il s’était rendu pur y subir une grave opération. Il est une des figures de proue de la poésie palestinienne.

Profondément engagé dans la lutte de son peuple, il n’a jamais d'espérer la paix et sa renommée dépasse largement les frontières de son pays : il est reconnu internationalement pour sa poésie qui se concentre sur sa nostalgie de la patrie perdue. Ses œuvres lui valent de multiples récompenses et il est publié dans au moins vingt-deux langues.

Il est connu pour son engagement au sein de l’OLP. Élu membre du comité exécutif de l'OLP en 1987, il quitte l'organisation en 1993 pour protester contre les accords d’OSLO. Après plus de trente ans de vie en exil, il peut rentrer sous conditions en Palestine, où il s'installe à Ramallah.

A sa mort en 2008, après avoir reçu les honneurs à Amman en Jordanie où sa dépouille était arrivée des États-Unis, il a eu des obsèques nationales à Ramallah en présence de nombreux dignitaires palestiniens dont le président de l'autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Il est enterré dans un lopin de terre près du palais de la Culture de Ramallah.

Mahmoud Darwich est donc le poète le plus important du monde arabe. Il semble que l’importance de son travail n'a été comprise par les Palestiniens qu'à la fin de sa vie.

Sur l’esplanade, flotte un grand drapeau palestinien et, avant d'entrer dans le mausolée, Gisèle nous lit quelques poèmes, c’est un moment très émouvant

 

En face du mausolée nous découvrons le quartier le plus riche de Ramallah où résident 60 % de chrétiens. Suite aux accords d'Oslo, il n’était plus besoin de l'accord israélien pour bâtir dans cette zone A, d'où un énorme boom immobilier à Ramallah.

 

Puis visite du mausolée d'Arafat, où repose le corps du président Yasser ARAFAT décédé officiellement le 11 novembre 2004 à l’hôpital militaire de Clamart, en France, où il avait été transporté. Après le siège de la Mouquata’a en 2001, c’est dans ce « palais » en ruines qu’il fut assigné à résidence pendant deux ans jusqu’à son transfert en France en octobre 2004. Sa mort a suscité de nombreuses interrogations et n’est toujours pas vraiment élucidée.

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Les bâtiments de la Mouquata’a ont aujourd'hui été reconstruits et sont toujours le siège de l'Autorité palestinienne (sous la présidence de Mahmoud Abbas depuis 2005).

Le mausolée qui la jouxte, abrite la dépouille de l'ancien dirigeant palestinien qui n'a pu être enterré à Jérusalem. Il s'agit d'un cube en verre et pierres de taille de Jérusalem de 11m sur 11m, rappelant la date de la mort d’Arafat, le 11/11 ; il est entouré d'un bassin dont le sommet est couvert de versets coraniques. La dépouille d'Arafat est dans la partie inférieure. Deux hommes en armes montent en permanence la garde à l'intérieur du mausolée.

Cette sépulture reste temporaire, dans l'attente du transfert du corps de l'ancien président à Jérusalem, la capitale revendiquée.

Un projecteur se situe en haut de la tour à coté du mausolée. Initialement pointé vers Jérusalem, à environ 16 km de là, il n'a été mis en service qu'une seule fois.

Le mausolée fait partie d’un complexe abritant également un musée et une mosquée.

C’est la Fondation Arafat, chargée de « préserver l’héritage » du défunt leader, qui a supervisé la construction du complexe. Elle est présidée par Nasser Al-Qidwa, neveu d’Arafat et ex-représentant palestinien à l’ONU.

« Le mausolée où repose Arafat est un bâtiment temporaire car il a toujours voulu être enterré à Jérusalem et, si Dieu le veut, nous l’y transférerons un jour », a déclaré Mohammed Achtiyah, l’un des maîtres d’œuvre du nouveau mémorial.

 

Puis visite du centre de Ramallah notamment de la place de Ramallah avec les 4 lions = les 4 familles les plus importantes de Ramallah, chrétiennes et musulmanes

Avant il y avait 90 % de chrétiens dans la ville, à présent 90 à 95 % sont des musulmans.

Cependant, le maire de Ramallah comme celui de Bethléem est une chrétienne, Jeannette Michael. Elle est maire depuis 8 ans à Ramallah et le Hamas a voté pour elle.

Ramallah est une ville considérée comme « neuve », elle n’a que 500 ans d'histoire…

Nous avons visité le marché aux légumes et aux fruits, vu des jeunes faire des crêpes d’une drôle de façon et mangé de bonnes pâtisseries à Effel Sweety : on se serait cru de retour à Paris mais l’ambiance était tout autre !

 

Thérèse.

 

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