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PALESTINE-AMITIÉ Besançon
28 novembre 2015

Voyage samedi 7 novembre

Visite du site archéologique de Sébastiya avec Sabri. Statut : parc national israélien (zone C au milieu de la zone A !). Accès gratuit depuis 2000. Le tourisme à Sébastiya (du grec Sebastos, l’Auguste) était un tourisme de groupes qui ne s’intéressait qu’au site antique.

jm1-Théatre de Sébastiya web

Aujourd’hui, un tourisme intégré à la vie du village s’est développé, avec 3 maisons d’hôtes + un dépôt de fouilles archéologiques.

IMG_6689 Sébastiya maison d'hôtes web

Il s’intéresse  aussi aux vestiges archéologiques du centre du village.

Site très étendu, fouillé par l’université Harvard en 1909, 1930 (municipalité de Naplouse), 1950. Photographié au XIXème siècle (romantisme des ruines), puis par les Arméniens, plus proches de la vie quotidienne.

Longue période d’occupation : depuis le VIIIème siècle (palais), période de refondation d’Hadrien au IIème siècle (Aelia Capitolina : temple d’Auguste, théâtre), jusqu’aux Croisés (église avec prison de St Jean-Baptiste).

 

On retrouve  Mustafa, et Sabri nous quitte. On se dirige vers Tulkarem où on retrouve Fayez, agriculteur biologique.

jm4 cultures de FAYEZ web

La première visite permet de voir le mur édifié en 2002 pour isoler le territoire israélien des villages palestiniens de Cisjordanie.

 

Dans le village de Far’un, un couvre-feu de 3 semaines a été instauré, l’armée israélienne a envoyé des ordres d’expulsion aux familles habitant à plusieurs centaines de mètres du futur mur, car son tracé  ampute la Cisjordanie d’une partie de son territoire, en passant au-delà de la ligne frontière de 1948 (ligne verte). Un stade, financé par l’Europe n’a jamais été utilisé, confisqué par Israël.

Les arbres ont été arrachés (au total 1 million d’arbres ont été arrachés en Palestine) et plusieurs maisons ont été détruites, d’autres sont en sursis. La technique du grignotage consiste à abattre les maisons petit à petit, en changeant successivement de secteur. Les propriétaires des maisons doivent en outre payer 3800$ à Israël pour la démolition de leur propre maison, encourant une peine de 18 mois de prison en cas de refus.

jm3-FAR'UN MAISON web

Deux formes de mur peuvent être observées d’ici :

-        un mur préfabriqué en béton de 6m de haut, avec miradors,

-        une route entourée de barbelés, de barbelés électrifiés, d’un fossé de chaque côté, avec des détecteurs de mouvement. L’emprise est de 145m. Cet « aménagement » est destiné à implanter de nouvelles colonies.

jm2 rideau de fer Tulkarem web

Certains agriculteurs avaient leurs terres de l’autre côté du mur. Une porte est ouverte à 8h et les travailleurs doivent attendre 17h pour revenir dans leur village.

La zone industrielle Kaddouri, polluant l’air et située très près des habitations palestiniennes, fabrique des produits chimiques pour l’agriculture et des plastiques. Elle est protégée par un mur de béton.

Nous déjeunons chez Fayez et Mouna, son épouse qui nous a préparé, avec les produits de la ferme, un succulent repas palestinien.

L’intérêt du bio est triple :

-        il utilise du compost local au lieu d’engrais chimiques israéliens ;

-        des tissus fins remplacent les insecticides ;

-        deux types d’insectes sont utilisés, les prédateurs des ravageurs et des bourdons pollinisateurs dont les cellules sont changées tous les 3 mois.

L’exploitation de la ferme bio de Fayez n’est pas facile : les Israéliens ont amputé de 2ha son domaine, interdit l’accès pendant 18 mois et détruit au bouteur ses installations d’irrigation à quatre reprises. Beaucoup de Palestiniens n’ont pas les moyens financiers et ne sont pas encore conscients de l’intérêt à acheter plus cher les produits de l’agriculture bio : la taille et la couleur des produits comptant encore plus que leur mode de production. Seules des campagnes d’information avec dégustation auprès des enfants permettront de faire croître la clientèle.

1000 m2 de serres produisent 30t de tomates par an, irriguées chaque jour ou 2 fois par semaine en période de précipitations. On cueille tous les 3 jours. La commercialisation se fait au souk, seulement en gros. En effet, pendant 1 mois, 1t de concombres sont cueillis chaque jour.
Certaines pratiques de développement durable, apprises au Portugal, sont promues ici :

-        production de biogaz à partir de la bouse de vache (4/5 et 1/5 d’eau). L’eau résiduelle est utilisée comme engrais ;

-        compostage des résidus de récolte et des bouses pendant 3 mois ;

-        plastiques au sol pour la stérilisation solaire ;

-        séchoir solaire pour les figues, l’énergie pour la ventilation étant produite par un panneau photovoltaïque ;

-        banque de semences ;

-        eau de pluie récupérée sur les serres pour irriguer les orangers pendant 3 mois ;

-        projet de bassin dans le sol pour élever des poissons avec les déjections d’oies et canards qui fournissent de l’engrais (fertirrigation). Les déchets de poisson serviront d’engrais.

Une discussion s’ensuit sur les projets développé par le Comité d’action auquel appartient Fayez :

-        continuer de replanter, avec l’aide de la France (dont notre association Palestine-Amitié) le million d’oliviers cisjordaniens détruits par Israël ; 

-        construire un hôtel digne de ce nom à Tulkarem où cela fait défaut. Faute de crédits disponibles, la construction se fera en vendant les séjours à l’avance. Une publicité pour ce projet et ce mode de financement  se prépare.

Après l’exploitation  de Fayez, nous rencontrons l’association Dar Kandil à Tulkarem. Avant 2003, les 30 000 habitants de l’agglomération n’avaient pas de centre culturel. Un groupe de jeunes filles et garçons voulant encourager les talents ont  lancé un projet d’activités diverses : cinéma, cuisine, couture, peinture, sculpture, photo, musique, théâtre… dans un local de rencontres polyvalent, la Maison de la Lanterne (bien nommée car nous essuyons l’une des fréquentes coupures d’électricité !). Le local a été rénové en échange d’une occupation de 2 ans. Après, l’association rénovera une autre maison. Lors du 1er mai palestinien, les membres de l’association prennent le relai des éboueurs de la ville. 500 bénévoles organisent également le Festival des Talents et 5 autres manifestations annuelles, intéressant de 600 à 800 personnes.

Enfin,  de retour à Sébastiya, nous rencontrons « le groupe des Ruines » dans une salle incluse dans l’enceinte de la ville, qui appartenait aux Hospitaliers. La salle, voûtée en berceau, faisait 65m de long, elle a été coupée à 35m. Ce groupe de 9 danseurs fait découvrir  musique et danses  traditionnelles palestiniennes métissées de moderne. A la demande, ils donnent des représentations dans les mariages, à l’université de Naplouse...  L’apprentissage de ces étudiants pleins de dynamisme se fait à l’aide de vidéos, et de cours lorsqu’ils reçoivent un financement. Nous montrant leurs talents à travers un spectacle qu’ils nous ont préparé, ils nous initient ensuite joyeusement à la danse traditionnelle du pays, le dabkeh !

IMG_6682 danse à Sébastiya web

              Jacques M.

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