Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
PALESTINE-AMITIÉ Besançon
28 janvier 2020

VOYAGE : journée du 12 novembre 2019

Départ matinal de Ramallah pour une randonnée sur le sentier d’Abraham, qui va nous mener à Jéricho à travers le désert de Judée.

Nous quittons Ramallah en bus et nous retrouvons très rapidement aux abords des quartiers Est de Jérusalem : 30 000 familles palestiniennes  (soit environ 120 000 personnes)sont logées dans ce secteur, et s’acquittent, pour garder le statut de résident de la ville, d’un impôt équivalent à 100 euros mensuels, sans pour autant bénéficier de services et infrastructures : la sécurité n’est pas assurée, le ramassage des ordures très aléatoire, l’assainissement non efficient, l’écoulement des eaux défaillant, ce qui entraine de fréquentes inondations.

Ce secteur abrite un camp de 20 000 réfugiés, Kalandia, situé en zone C et totalement entouré par le mur, ce qui implique que les habitants sont soumis à contrôles pour toute entrée ou sortie du camp.  On peut voir beaucoup de maisons dont les étages sont démolis ; Ne restent que les rez-de-chaussée…. 

Il est à craindre qu’un certain nombre des habitations ne soit promises à la démolition.

Nous poursuivons notre périple sur la route 60, aussi appelée route des Patriarches…. Et toujours, une colonie ici, une colonie là, des camps militaires situés de façon à tout surveiller et contrôler, également un projet de construction d’un pont au-dessus de la route pour permettre aux colons de se déplacer très facilement, sans contact aucun avec les Palestiniens - alors que ces derniers  sont contraints aux check points quotidiens- blocages et autres difficultés, voire interdictions  visant à les empêcher de se déplacer et à accéder à Jérusalem. 

Nous empruntons ensuite la route n° 1, nommée également route de la Mer Morte qui nous mène de Hebron à Naplouse. On trouve dans cette région la plus grande nappe phréatique du territoire, aujourd’hui, contrôlée par les Israéliens et presque épuisée.

Et nous voilà arrivés dans le désert : des enfants vendant des keffiehs et bracelets nous accueillent, ainsi qu’Ibrahim et son âne Obama qui vont nous accompagner durant notre balade pédestre dans la vallée du Wadi Quelt, riche de 3 sources, où l’on découvre le monastère de Saint Georges, construit au IVème siècle.

Monastère de St Georges

Nous dégustons avec grand plaisir un café, préparé sur un petit feu de bois par Ibrahim… sans oublier une bonne partie de rigolade en voyant notre amie Gisèle chevauchant Obama !!! Rien ne l’arrête !

préparation du café

Gisèle et son âne

Nous sommes ensuite chaleureusement accueillis à Jéricho, dans une petite entreprise d’emballage de dattes, où chacun d’entre nous se verra offrir une boite de dattes.

Une majorité de femmes travaille dans cette entreprise coopérative, affiliée au réseau commerce équitable, qui leur garantit un salaire décent et des garanties diverses. Elles travaillent environ 8 mois par an, essentiellement en lien avec les dattes et le couscous.

Dattes

La pénurie en eau a eu pour conséquence d’obliger les agriculteurs à s’adapter et donc à modifier les cultures ; peu exigeante en eau, celle des dattes s’est développée, d’autant plus que la concentration élevée en eau salée lui convient. (à noter que c’est également le cas pour les pastèques, qui sont d’autant plus sucrées que l’eau est salée). 

Repas à Jéricho… généreux, délicieux …. Comme d’habitude… suivi d’une visite de Jéricho qui nous mène au Sycomore de Zachée.

Le périple se poursuit, sur la route toute proche de la Jordanie, bordée de palmiers et de dattiers, mais également d’une zone interdite truffée de mines explosives.

L’approche des rives du Jourdain est fermée… peut être est-ce en lien avec les tragiques bombardements sur Gaza la nuit dernière qui ont provoqué la mort d’une dizaine de personnes …

 

Nous poursuivons donc notre chemin vers le camp d’Aqabat Jaber où nous allons passer deux nuits.

Visite du camp où vivent, depuis 1948, des réfugiés dont les villages ont été démolis. Ils étaient au début 50 à 60 000, vivant sous des tentes avant de construire, petit à petit, des maisons.

Beaucoup de Palestiniens ayant rejoint la Jordanie en 1967, lors de la 2ème guerre de 1967, le camp compte aujourd’hui 30 000 habitants sur une surface de 2 hectares.

Toutes les familles bénéficient du réseau d’eau, projet soutenu et développé par la ville de Besançon.

 

Echanges avec les enfants et jeunes qui viennent à notre rencontre, puis visite du magasin où Nihaya, la gérante, nous accueille. Emerveillement et admiration devant les robes et autres vêtements brodés à la main par les femmes du village, pour un certain nombre à leur domicile.

Robe

Le repas nous épate tout autant.

Trois femmes vont nous parler de l’association, dirigée par 7 d’entre elles, bénévoles et élues au conseil d’administration et qui compte  230 femmes membres.  

L’aventure a démarré en 1956, avec un atelier de couture. C’est l’Organisation de Nations Unies qui a assuré la gestion  de cette association jusqu’en 1997, date à laquelle les femmes du village se sont engagées.

Dans un souci démocratique, des élections se déroulent tous les 2 ans pour désigner les responsables de cette association, enregistrée depuis 2001, qui propose des activités en direction des femmes et en lien avec leur quotidien, en lien également avec les difficultés rencontrées, liées au contexte politique, à l’absence de liberté  et aux tensions générées cette situation. 

La générosité et la solidarité constituent les valeurs fondamentales de l’association qui soutient les familles les plus précaires et défavorisées. 

Les activités proposées sont multiples et ont pour objectifs principaux de soutenir les femmes dans leur quotidien, de leur permettre de sortir de l’isolement, de travailler, de s’épanouir aussi  bien sur le plan esthétique (salon de beauté) que sportif (gymnastique) ou culturel (atelier expression  théâtrale)…

 

Les mariages précoces, les divorces, les violences conjugales sont également évoqués, sans compter les problèmes liés à la consommation et aux trafics de drogue qui semble se développer dans le camp et alentours.

Chaque année, un séjour d’une semaine est proposé aux femmes rencontrant des  difficultés spécifiques, avec participation d’une psychologue et activités précises avec des  ateliers définis par les participantes elles-mêmes.

Le travail en réseau permet maintenant aux femmes d’écouler et vendre à Ramallah les produits récoltés localement et transformés de manières diverses.

15 femmes travaillent  à la gestion de la cantine de 3 écoles (1600 élèves concernés).

Et puis, il y a la  « Guest House » ou « Women Center »  où nous logeons pour les 2 nuits à venir, construite en 2014, dans un premier temps utilisée comme jardin d’enfants ; le projet évolue pour devenir, en 2016, un lieu d’accueil et d’hébergement de 15 personnes, randonneurs du sentier d’Abraham et autres touristes.

Oliviers

Cette activité permet à deux femmes (par roulements), une pour le ménage, une pour les repas, de travailler et donc d’avoir une source de revenus.

Pour mener tous ces projets, le travail en réseau est riche et essentiel, en lien avec le Comité populaire, les villages environnants, les associations, et tout particulièrement le YWCA ( Young Women's Christian Association)

Pour l’avenir, plusieurs objectifs : développer les réseaux pour vendre les produits, augmenter la capacité d’accueil de la Guest House, envisager un autre bâtiment pour faire la cuisine, celui actuellement utilisé étant hors normes et dangereux...Et un rêve , celui d’une piscine et d’une salle de sports pour les femmes… 

Agnès et Françoise

 

Publicité
Publicité
Commentaires
PALESTINE-AMITIÉ Besançon
  • Blog de l’Association PALESTINE AMITIÉ BESANÇON ayant pour objectif de soutenir le peuple palestinien par l'organisation de conférences débats expositions vente de produits des coopératives, organisation de rencontres et autres opérations d'information.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Newsletter
Publicité